Ces parfums pour la maison aux huiles essentielles inquiètent les médecins : ce que recommandent vraiment les autorités

Par La Rédaction - Publié le

Entre bougies parfumées, sprays et diffuseurs aux huiles essentielles, nos salons s’emplissent de molécules invisibles. Que redoutent les médecins pour nos poumons et quelles concessions acceptent‑ils encore pour le plaisir de parfumer son intérieur ?

Ces parfums pour la maison aux huiles essentielles inquiètent les médecins : ce que recommandent vraiment les autorités

Dans beaucoup de salons, une bougie qui crépite, un spray parfumé ou un diffuseur aux huiles essentielles font désormais partie du décor. Une étude du Crédoc citée par France Assos Santé estimait déjà en 2009 que plus de 9 % des Français utilisent chaque jour un parfum d’ambiance. Une habitude rassurante en apparence, moins anodine vue du côté médical.

Les agences sanitaires comme l’Anses et les spécialistes de la qualité de l’air rappellent que chaque parfum d’intérieur ajoute sa dose de polluants à un air déjà chargé. Symptômes respiratoires, composés organiques volatils, risques d’accidents : le dossier s’est épaissi. Reste à savoir ce que médecins et autorités recommandent concrètement.

Pourquoi huiles essentielles, bougies et sprays inquiètent l’Anses et l’Ademe

En épluchant les cas d’intoxication signalés aux Centres antipoison, l’Anses a relevé que les sprays et diffuseurs à base d’huiles essentielles provoquent parfois irritations des yeux, de la bouche, du nez ou de la gorge, toux et difficultés respiratoires. Les symptômes décrits sont le plus souvent bénins et régressent après arrêt de l’exposition, mais ces produits deviennent une source supplémentaire de pollution intérieure.

Car ces sprays et diffuseurs émettent divers composés organiques volatils susceptibles d’être irritants ou sensibilisants et de s’oxyder dans l’air. Devant ces incertitudes, l’agence insiste sur la prudence : « L’Anses insiste donc sur la nécessité d’engager de nouvelles études indépendantes sur les huiles essentielles utilisées seules et en mélange afin de mieux caractériser les potentiels effets néfastes sur la santé, à court et à long terme. », indique l’Anses.

Bougies parfumées et huiles essentielles chauffées : que disent les spécialistes ?

Pour les bougies parfumées, la ligne est tout aussi claire. Gilles Aymoz, chef du service Qualité de l’air à l’Ademe, rappelle que la combustion reste toujours incomplète et émet particules et COV, même avec une cire naturelle. Interrogé par France Assos Santé, il résume sa position : « Ce qui est certain, c’est qu’idéalement il ne faudrait PAS DU TOUT brûler de bougies. C’est certes un peu triste, mais c’est la réalité. »

Les créateurs de bougies artisanales mettent aussi en garde contre l’ajout d’huiles essentielles dans la cire. Selon Terre de Bougies, certaines essences peuvent dégager des substances CMR quand elles sont chauffées, et leur point d’éclair bas augmente le risque d’embrasement : « Utiliser des huiles essentielles dans des bougies peut augmenter les risques d’accidents », avertit la marque.

Sprays, diffuseurs ou bougies : quelles recommandations pour la maison ?

Face à ces signaux, l’Anses formule plusieurs recommandations qui servent aujourd’hui de repères. Elle conseille de conserver sprays, diffuseurs et flacons d’huiles essentielles hors de portée des jeunes enfants, comme les détergents ou les médicaments, et attire l’attention des personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques, en particulier l’asthme, sur le caractère potentiellement irritant de ces produits.

Plus largement, l’agence rappelle qu’il faut d’abord limiter toutes les sources de polluants intérieurs, puis ventiler et aérer les pièces, plutôt que chercher à masquer les odeurs. France Assos Santé relaie le même réflexe dans son enquête : ouvrir les fenêtres plusieurs minutes par jour reste le geste le plus simple pour améliorer l’air intérieur, loin devant les parfums d’ambiance.

Quels risques présentent les sprays aux huiles essentielles ?

Ils peuvent provoquer irritations des yeux, de la gorge et des difficultés respiratoires, surtout chez les personnes sensibles.

Pourquoi les bougies parfumées restent-elles polluantes ?

La combustion est incomplète et libère particules et composés organiques volatils, même avec des cires dites naturelles.

Quelles précautions l’Anses recommande-t-elle à la maison ?

Conserver ces produits hors de portée des enfants, limiter toutes les sources de polluants intérieurs et bien aérer les pièces après utilisation.

En bref

  • Dans un contexte de forte utilisation des parfums d’intérieur en France, agences sanitaires et médecins s’inquiètent des effets des bougies, sprays et diffuseurs aux huiles essentielles sur l’air intérieur.
  • Les données de l’Anses et les tests menés par des associations soulignent irritations respiratoires, émissions de COV et risques accrus pour les personnes fragiles, même avec des produits dits naturels.
  • Entre mises en garde et tolérance d’usages très occasionnels, les experts tracent des lignes rouges et des précautions concrètes pour continuer, ou non, à parfumer son logement.
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