Noël : mais pourquoi les enfants jouent-ils avec les emballages au lieu des cadeaux ? Voici ce que cela révèle vraiment sur lui
Scène classique sous le sapin : mon enfant préfère les emballages aux jouets soigneusement choisis. Et si ce drôle de choix disait surtout que son cerveau travaille à plein régime ?
Le matin de Noël, vous avez choisi avec soin un jouet parfois coûteux. Sous le sapin, votre enfant déchire le papier… puis se met surtout à grimper dans la boîte, à froisser les papiers et à empiler les cartons, en oubliant presque le cadeau.
Dans ces moments, beaucoup de parents se demandent s’ils se sont trompés ou pensent même « quoi que l’on fasse, rien de l’intéresse… ». Quand on a investi du temps, de l’argent et de l’émotion dans un présent, voir son enfant préférer le carton au jouet peut vraiment bousculer.
Pourquoi à Noël votre enfant se concentre sur le carton
Dans un article, le site Sesame Autisme pose d’abord la question : « Pourquoi votre enfant de 2 ans délaisse-t-il ses jouets coûteux pour se passionner pour de simples emballages ? » « Cette situation, vécue par 9 parents sur 10, interpelle souvent les familles, » y rappelle une psychologue du développement, preuve que ce « syndrome du carton » est banal, surtout quand les cadeaux s’enchaînent le jour de fête.
Le décor de Noël explique beaucoup : bruits, rires, odeurs, lumières qui clignotent, montagne de paquets. Pour certains enfants, un guide Hoptoys parle d’« en surcharge » : dans cet état, un simple papier à froisser devient plus rassurant qu’un jouet sophistiqué. Ce même guide résume la scène : « Il prend un grand plaisir à ouvrir le paquet cadeau sans prêter attention au jouet et s’amuse avec les emballages, » ce qui déroute parfois les adultes.
Ce que ce « syndrome du carton » révèle de son développement
Entre 12 et 18 mois, l’exploration sensorielle est intense : textures du papier, sons de froissement, odeur du carton, couleurs vives. Le cerveau se nourrit de ces contrastes. Dans ce contexte, comme le rappelle la même experte, « le jeu constitue le véritable travail de l’enfant », bien plus que l’utilisation correcte d’un jouet électronique.
De 12 à 24 mois, ouvrir une boîte ou déchirer un papier développe motricité fine et coordination œil-main. Entre 2 et 4 ans, les boîtes deviennent maisons ou voitures : le jeu symbolique explose. « Note d’experte : Ne vous inquiétez pas si votre enfant détruit ses créations. Cette phase de déconstruction fait partie normale du processus d’apprentissage et révèle sa compréhension des propriétés physiques des matériaux. »
Comment réagir quand le carton vole la vedette au cadeau
Si votre enfant ignore d’abord le jouet, cela ne signifie pas que vous vous êtes trompé : dans un environnement plus calme, il pourra y revenir. Comme le résume la psychologue citée plus haut, « Faites confiance à son instinct d’exploration : il sait intuitivement ce dont il a besoin pour grandir. » Le carton est parfois juste ce dont son cerveau a besoin sur le moment.
Le soir de fête, quelques ajustements aident : ouvrir moins de cadeaux à la fois, prévoir un coin plus calme, laisser l’enfant manipuler papiers et boîtes après avoir retiré agrafes, rubans longs ou petits plastiques. Si votre enfant est sensible, porteur de handicap ou souvent décrit comme en surcharge sensorielle, annoncer les cadeaux, alléger les emballages ou les préparer avec lui peut rendre ce moment plus doux.
Mon enfant préfère le carton au jouet, normal ?
Oui, si par ailleurs il joue, explore et communique volontiers.
À quel âge le carton sert-il de cabane ?
Souvent vers 2 ans, mais chaque enfant suit vraiment son rythme.
Comment rendre les emballages sûrs pour le jeu ?
Retirez agrafes, petits plastiques, rubans longs et cartons trop abîmés.
En bref
- Sous le sapin de Noël, de nombreux parents observent leur enfant délaisser un jouet parfois coûteux pour se concentrer sur le carton et le papier cadeau.
- Ce « syndrome du carton » s’explique par la surcharge sensorielle des fêtes et par les étapes normales du développement, de l’exploration à la créativité symbolique.
- En adaptant le moment des cadeaux et en sécurisant les emballages, cette situation devient une vraie opportunité d’apprentissages plutôt qu’un motif d’inquiétude.